Le Majordome
Le Majordome, de Lee Daniels (Precious, Paperboy), est l’un des films que j’attendais cette année. L’excellent Forest Whitaker (Esprits Criminels) campe le rôle d’un des majordomes de la Maison Blanche. Un maître d’hôtel qui travailla pendant plusieurs décennies au côté de huit présidents. Inspiré de la vie d’Eugene Allen, Le Majordome est un film bouleversant retraçant l’évolution des droits civiques des minorités américaines.
D’après une histoire vraie
Tous les films inspirés d’une histoire vraie romancent le scénario pour plus d’émotion et d’intensité et Le Majordome n’y échappe pas. Le personnage et l’histoire de Cecil Gaines s’inspirent de la vie d’Eugene Allen, un majordome afro-américain qui a servi 8 présidents de Truman à Reagan.
Les différences entre l’histoire d’inspiration et le scénario final sont nombreuses, à commencer par la composition de la famille. Cecil Gaines et sa femme Helen ont, dans le scénario de Lee Daniels, deux fils : l’un qui s’engagera dans la guerre du Vietnam et l’autre qui défendra la cause des noirs américains à travers des mouvements comme le Black Panthers ou les Bus de la Liberté.
Dans la vie Eugene Allen n’a eu qu’un fils qui s’est bel et bien engagé dans la guerre du Vietnam mais la création d’un second fils engagé politiquement dans la défense des droits civiques est le fruit d’une invention. Un personnage qui vient renforcer l’opposition entre les actions des afro-américains qui défendaient leurs droits dans la rue et le personnel de maison qui défendait à leur façon leur place dans la société.
Un casting en or
Le Majordome bénéficie d’un superbe casting aussi bien pour les rôles principaux que secondaires tel que Jane Fonda, Lenny Kravitz, Mariah Carey ou encore Jesse Williams. Forest Whitaker est lui touchant dans le rôle de Cecil Gaines; Oprah Winfrey, productrice et animatrice américaine se découvre totalement dans le rôle bouleversant de sa femme Helen. Sans oublier chacun des présidents campés par des acteurs incroyables : Robin Williams, James Marsden, Liev Schrieber, John Cuzack et Alan Rickman.
Un bout d’histoire à ne pas oublier
Raconter des décennies d’histoires politiques implique de faire des raccourcis sur les évènements passés mais Le Majordome remet clairement en situation l’évolution de la place des afros-américains dans la société. Un bon rappel de l’histoire américaine et de la ségrégation, thème que l’on aborde superficiellement – je trouve – au collège ou au lycée.
On a appris ce qu’était le Ku Klux Klan, que la séparation des gens de couleurs dans tous les lieux publics existait… et pourtant on oublie que cette ségrégation n’est pas si loin de nous. Qu’une même personne a pu vivre dans une seule vie l’esclavage, la ségrégation et au final les lois préservant les mêmes droits pour tous et l’élection du premier président noir américain.
Et comme l’expliquait le personnage de Martin Luther King dans le film le personnel de maison avait un rôle important dans la lutte contre la ségrégation car ils mettaient à mal les préjugés sur les personnes de couleur en faisant preuve de courage et en se montrant travailleurs. L’histoire d’Eugene Allen est un beau prétexte pour se remémorer l’Histoire et ne pas l’oublier; une Histoire si proche de nous et heureusement déjà bien loin !
à part Winfrey et Forest, je ne connaissais pas le casting. Ca a l’air d’être du lourd ! Je vais me regarder ça…
Alors, est ce que le film vous a plu ? 🙂